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VERS UNE INFLATION DE 2,5 % EN 2024

Les relevés établis par l’Insee témoignent d’un assagissement de l’inflation au cours de la période récente, notamment au mois de mars durant lequel le glissement sur 12 mois de l’indice général est revenu à 2,3 % en France. Ce rythme perdurerait peu ou prou ces prochains mois, de sorte que la progression en moyenne annuelle 2024 s’établirait autour de 2,5 %. Une revalorisation anticipée du SMIC pourrait intervenir au cours du second semestre.

Stagnation des tarifs de l’alimentation et des biens manufacturés

Mesurée en rythme instantané, c’est-à-dire ici en annualisant la variation des 3 derniers mois connus en mars 2024 par rapport aux 3 mois précédents, l’indice général des prix à la consommation a grimpé de 1,7 % en France (chiffre corrigé des variations saisonnières). Le glissement sur 12 mois – c’est-à-dire l’augmentation entre les indices de mars 2023 et de mars 2024 – a, lui, atteint 2,3 %, après + 3 % en février et une moyenne de + 6 % entre la mi-2022 et avril 2023.

À présent en effet, les tarifs de l’alimentation, qui avaient connu une progression à 2 chiffres entre la mi-2022 et la mi-2023, sont stabilisés, n’affichant plus qu’un glissement annuel de + 1,7 % en mars dernier. Il faut dire que toutes les composantes enregistrent un ralentissement significatif, voire même un recul pour les produits frais (le premier depuis 2021). À présent, seuls 2 produits inscrivent une hausse supérieure à 10 % (pommes de terre et huile d’olive), en regard d’une quinzaine en décembre 2023 et de la quasi-totalité en mars 2023. De leur côté, alors que leur avance avait culminé à près de 5 %, les prix des biens manufacturés plafonnent également depuis plusieurs mois, à l’image de ceux mesurés pour les véhicules automobiles ou bien les articles d’ameublement.

Le glissement annuel des prix de l’énergie est ressorti à + 3,4 % en mars 2024, moyenne recouvrant des variations très différenciées selon les produits : + 20,5 % pour l’électricité mais – 2 % pour les carburants routiers et – 10 % pour le gaz. Il devrait évoluer autour de + 8 % en mai-juin en raison d’un effet de base lié à la baisse des cours pétroliers à cette même période de l’an passé, puis, connaitrait des variations assez volatiles au mois le mois avant peut-être d’atteindre environ + 6 % en décembre.

Pour le tabac, la variation sur un an a atteint + 10,7 % en mars, résultat du double relèvement de la fiscalité intervenu en mars 2023 et en janvier 2024. En moins de 5 ans, l’accroissement s’élève à + 43 %.

Enfin, les services, qui comptent pour plus de la moitié dans le panier moyen des Français, affichent des prix toujours en progression de l’ordre de 3 %, devenant clairement les premiers contributeurs à l’inflation d’ensemble sous l’impulsion notamment des tarifs des transports aériens, des assurances et des services de restauration. Un chiffre comparable serait peu ou prou observé au moins jusqu’à l’été.

En moyenne annuelle, correspondant à l’évolution entre la moyenne des 12 indices de 2024 par rapport aux 12 de 2023, la croissance de l’indice général des prix s’établirait à 2,5 % selon le dernier consensus des économistes, prévision qui n’a en fait quasiment pas été modifiée depuis juillet 2023 ; parmi les 21 ayant répondu, seuls 2 considèrent que l’inflation serait de 3 %, la fourchette de tous les autres étant comprise entre 2 et 2,8 %. L’indice général hors tabac, lui, augmenterait de 2,3 %.

Une hausse des salaires attendue à plus de 3 % dans le privé

Le salaire moyen par tête dans les secteurs marchands non agricoles tel que mesuré par les comptables nationaux – lequel comprend le salaire de base ainsi que les rémunérations annexes comme les primes – progresserait de 3,2 % en moyenne annuelle 2024, selon les projections de la Banque de France diffusées à la mi-mars (3 mois plus tôt, l’institution anticipait un gain supérieur à 4 %). De son côté, le SMIC serait revalorisé une seconde fois cette année, puisque, en août 2024, l’indice des prix utilisé dans la formule pourrait dépasser de plus de 2 % l’indice du mois de novembre 2023 (lequel a servi à la revalorisation de 1,13 % le 1er janvier dernier) : dans le cas de figure que nous retenons, le salaire minimum grimperait de 2,7 % le 1er octobre 2024, puis d’environ 0,2 % au 1er janvier 2025.

Selon des statistiques publiées par les Urssaf, les entreprises du secteur privé en France ont versé 5,3 milliards d’€ de PPV l’an dernier, soit un montant identique à celui versé en 2022 en tenant compte de la prime PEPA. 5,9 millions de salariés en ont bénéficié, parmi lesquels un tiers a obtenu un montant supérieur à 1 000 € ; le montant moyen s’est élevé 885 € (environ 900 € dans l’industrie manufacturière comme dans la métallurgie).

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Mathieu PERAUD

Délégué Général

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