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Situation financière des entreprises : soutenir l’investissement !

La perte de valeur ajoutée subie par les entreprises françaises en 2020 a effacé la hausse intervenue les trois exercices précédents. Le renforcement des fonds propres apparaît donc nécessaire pour assurer un redémarrage de l’investissement et favoriser une reprise économique durable.

Si les ménages ont vu leurs revenus après prélèvements globalement préservés, ce n’est pas le cas pour les entreprises, loin s’en faut. Selon les données de comptabilité nationale, les leurs ont chuté de moitié au premier semestre, avant qu’un rebond partiel n’intervienne au second.

Pour la première fois depuis le milieu des années quatre vingts, les résultats des sociétés non financières avant distribution de dividendes et nets d’amortissement ont été négatifs l’an dernier.

La montée de leur endettement s’est accompagnée d’une hausse de leur cash flow permise par les mesures de soutien mises en œuvre (reports de charges, versements anticipés de crédits d’impôts, prêts garantis par l’Etat) La Banque de France relève que « les sociétés ayant accumulé de  la trésorerie ne sont pas celles qui ont le plus recouru à l’endettement, les entreprises réalisant beaucoup de transactions financières entre elles ».

Lors de la décennie précédant la crise sanitaire, le recours à l’endettement était continûment croissant, qu’il provienne du crédit bancaire ou de titres de dette émis sur les marchés. D’abord surtout observé chez les entreprises de grande taille, le mouvement a également concerné les PME en 2018-2019.

Les dépôts de bilan ont diminué l’an passé, compte tenu de la mise à l’arrêt des tribunaux de commerce la seconde quinzaine de mars, du gel des assignations en procédure par les créanciers jusqu’en août, des moratoires accordés par les banques et des dispositifs publics d’aide.
L’ampleur de la hausse à venir ne peut être appréciée à ce stade mais risque d’être significative.

LES ENTREPRISES ONT MASSIVEMENT RECOURU AUX PGE (133 MILLIARDS D’€ D’ENCOURS À LA MI FÉVRIER 2021). A PARTIR D’AOÛT, LES NOUVEAUX CRÉDITS BANCAIRES SONT RETOMBÉS SUR LEURS NIVEAUX HABITUELS…  ALORS QU’AVANT LA CRISE, L’ENDETTEMENT GRIMPAIT RÉGULIÈREMENT, NOTAMMENT EN RAISON D’UN AUTOFINANCEMENT DES ENTREPRISES INSUFFISANT, ET, DE LA FAIBLESSE DES TAUX D’INTÉRÊT…

Pour en savoir plus : Situation financière des entreprises_Mars 2021

Pour y répondre, il faut de nouvelles solutions de financement pour soutenir l’investissement !

Comme annoncé, Bruno Le Maire a rendu publics le jeudi 4 mars les détails de deux nouveaux outils de financement qui contribueront à soutenir l’investissement et les fonds propres : les Prêts Participatifs Soutenus pour l’Etat (PPSE ou Prêts Participatifs Relance), commercialisés par les banques, et les Obligations Subordonnées Soutenues par l’Etat (OSSE ou Obligations Relance), proposés par les fonds d’investissement.

Voici quelques éléments d’information sur ces Prêts Participatifs Relance et Obligations Relance.
Ces dispositifs permettront d’investir jusqu’à 20 Milliards d’euros.
Ils seront accessibles aux entreprises à partir d’avril 2021 et jusqu’à juin 2022.

Pourquoi ?

  • Tous types d’investissement matériel et immatériel + Besoin de Fond de Roulement (BFR).
  • Interdiction d’utilisation pour rembourser d’autres dettes.
  • Pas de conditionnalité environnementale ou sociale.

Pour qui ?

  • PME dont le chiffre d’affaires est supérieur à 2 M€ et ETI de tous secteurs (sur le principe également accessible aux grandes entreprises mais moins adapté à leurs spécificités).
  • Entreprises avec des perspectives de développement à présenter dans un plan d’affaires ou d’investissement.
  • Entreprises avec une structure de bilan éventuellement affaiblie par la crise mais viable. Cote Fiben (jusqu’à 5+ inclus) ou équivalent selon la notation propre à la banque ou les notations utilisées par les fonds.

Combien ?

• 12,5% du chiffre d’affaires pour les PME (soit 250 000€ maximum pour les plus petites PME éligibles) ou 8,4% pour les ETI.
• Et plafond en fonction de ratios financiers (relatifs aux fonds propres et effet de levier).

Comment ?

  • Prêts Participatifs Relance commercialisés par les banques :
    • 8 ans incluant un différé d’amortissement de 4 ans : soit 4 ans avec le seul paiement des intérêts, puis 4 ans d’amortissement (intérêts et capital).*
    • Taux effectif pour l’entreprise entre 4 et 5% pour les PME, 5 et 6% pour les ETI.
  • Obligations Relance commercialisés par les fonds d’investissement :
    • 8 ans avec un remboursement in fine du capital, soit 8 ans avec le seul paiement des intérêts puis le remboursement du capital au terme de la 8ème année.
    • Taux à préciser de l’ordre de 5% pour les PME et 6% pour les ETI.
  • Pour les deux dispositifs :
    • Pas d’ouverture du capital.
    • Garantie de l’Etat de 30% pour les investisseurs.
  • Quelle analyse financière ?
    • La cotation Banque de France et l’analyse financière par les banques, intègreront ce prêt de façon positive bien qu’il ne s’agisse pas de fonds propres.

Pour en savoir plus : 742-DP-Présentation-des-Prêts-Participatifs-Relance-et-des-Obligat…

CONTACTS

Mathieu PERAUD

Délégué Général

02 99 87 42 87