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Retour de la croissance en Chine

Les mesures de confinement et de quarantaines mises en œuvre au début 2020 en Chine ont conduit à une récession inédite.

  • Le trafic routier de fret a par exemple chuté de moitié en glissement annuel dès le mois de février et l’activité portuaire de containeurs de 18 %, tous deux pénalisés par une baisse de la demande et par des pénuries de main-d’œuvre.
  • La production de ciment s’est également contractée de 18 % et celle de textile de 25 % (chiffres de mars), alors que celle relevée dans l’automobile par exemple a connu une correction encore plus marquée.

L’économie chinoise est repartie de l’avant.

C’est l’une des rares avec la Corée du Sud à avoir affiché une augmentation de sa richesse nationale en moyenne annuelle 2020 (contre une baisse d’environ 7 % en zone euro, 5 % au Japon et 3,5 % aux Etats-Unis). Pourtant, les autorités n’ont pas mis en œuvre de plan de relance à la hauteur de celui appliqué en 2008.

L’activité industrielle, qui grimpait à un rythme de 7 % l’an fin 2020, est restée plutôt solide au début 2021 en dépit du reflux du climat des affaires. Le secteur des services affiche également des résultats favorables, notamment dans celui de l’information-communication.

Globalement, la consommation reste un peu à la traîne, de sorte que le taux d’épargne des ménages, déjà très élevé avant la crise sanitaire, se renforce. En 2020, celui-ci s’est élevé à 38,5 % de leurs revenus nets, soit six points de plus que la moyenne des cinq dernières années.

Habituellement massifs à cette période, les déplacements de population lors des fêtes du nouvel an lunaire (qui débute ce 12 février) sont limités par les craintes du retour de l’épidémie.

A l’image du PIB, les dépenses d’investissement en capital fixe se sont raffermies en 2020 (de l’ordre de + 3 % dans les zones urbaines), en dépit du retournement des premiers mois de l’exercice.

Avant le déclenchement de la crise, la dépendance du monde à la Chine en matière d’équipements de protection (masques, visières, gants) était déjà significative : selon le Petersen Institute, la moitié des importations de l’Union européenne opérées hors de cette zone en 2018 provenait de Chine (plus de 70 % pour les masques).

Le redémarrage du géant asiatique contribue largement à expliquer la montée des cours des matières premières comme les métaux (minerai de fer, cuivre, aluminium) et les céréales (maïs, blé). Il participe aussi à la progression des prix du fret maritime, tirés dans le même temps par la moindre offre de transport et l’envol du e-commerce un peu partout dans le monde.

La Chine a accru ses parts de marché à l’exportation, notamment en raison du dynamisme de ses ventes de produits médicaux et électroniques. Au total, elle a affiché un excédent commercial de 535 milliards de dollars l’an passé, soit la deuxième meilleure performance historique.

En novembre 2020, la Chine a signé un accord de libre-échange avec quatorze pays de la zone Asie-Pacifique, soit le plus grand au monde.

Plutôt stabilisé en 2017-2018, l’endettement des agents privés non financiers (ménages et entreprises) est vivement reparti à la hausse : il représentait l’équivalent de 280 % du PIB fin juin 2020, selon la Banque des règlements internationaux.

Des défauts de paiement d’entreprises d’Etat sont intervenus ces derniers mois, les autorités se recentrant sur le désendettement du secteur public.

Pour en savoir plus : Point de conjoncture sur la Chine_février 2021