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Les finances publiques de la France

La crise sanitaire est très vite devenue une crise économique. Les restrictions de production et de consommation imposées notamment lors du premier confinement ont conduit à une chute du PIB trois fois plus marquée en 2020 qu’en 2009.

Le gouvernement a déployé des mesures de soutien inédites, notamment pour les entreprises (reports de charges, mise en place de prêts garantis, plans sectoriels). Indispensables, elles ont d’ailleurs été introduites sous des formes plus ou moins équivalentes dans de nombreux pays à travers le monde.

Le déficit des administrations publiques s’est établi à environ 175 milliards d’euros l’an passé dans l’Hexagone. Dans la quatrième version de son projet de loi de finances, le gouvernement retenait plutôt un montant de 250 milliards, compte tenu notamment d’une prévision de PIB plus pessimiste que le résultat finalement observé.

En 2021 le déficit resterait élevé, notamment en raison du fort recours à l’activité partielle dans certaines professions de services particulièrement affectées par la pandémie ( transport, loisirs) L’incertitude sur le plan sanitaire rend toute prévision ô combien délicate.

La France se distingue de l’Allemagne par des comptes publics systématiquement dans le rouge depuis le milieu des années soixante-dix.

Plus généralement, elle se distingue de la quasi-intégralité des économies de la zone euro ces dernières années, notre pays était le seul avec l’Espagne et l’Estonie a affiché un solde primaire négatif (hors intérêts de la dette).

Le bond de la dette publique s’est accompagné de celui de la dette des agents privés. En même temps qu’elles ont vivement accru leur demande de prêts ( les entreprises françaises ont néanmoins aussi accumulé de la trésorerie.

Une fois la crise sanitaire derrière nous, une stratégie de désendettement devra être actée Faute de marges de manœuvre pour une hausse des prélèvements obligatoires, lesquels affectent de surcroît les anticipations des entreprises, il serait souhaitable que les dépenses se modèrent ou a minima augmentent à une cadence moindre que la richesse nationale cette condition participera à la soutenabilité de la dette. Plus généralement, toutes les mesures favorables à la croissance économique de moyen long terme devraient être favorisées.

Le niveau de la charge de la dette est une autre variable d’importance. Celle-ci devrait continuer à reculer, puisque, si elle dépend des taux d’intérêt sur les emprunts nouvellement contractés, elle découle surtout des taux appliqués sur des emprunts qui n’ont pas encore été remboursés, taux qui ont diminué ces dernières années (la maturité moyenne de la dette est supérieure à huit ans).

Pour le moment en effet, les taux d’intérêt de marché demeurent très faibles, sous l’effet des interventions massives de la Banque centrale européenne, les taux des obligations d’Etat d’une échéance à cinq ans, devenus négatifs à partir du début 2019 en France, atteignaient 0 5 début mars 2021. Ceux à dix ans s’inscrivent en territoire négatif depuis huit mois. Dans ce contexte, l’émission d’une nouvelle obligation assimilable du Trésor à cinquante ans le 19 janvier dernier a rencontré un franc succès 7 milliards d’euros ont été levés face à une demande plus de dix fois supérieure. A l’avenir, la gestion de la politique budgétaire aura un effet sur la confiance des investisseurs en la signature de la France.

Très récemment, les taux de marché ont franchement augmenté dans plusieurs pays, notamment aux Etats Unis où le plan de relance de l’ Administration Biden laisse anticiper un retour de l’inflation.

La soutenabilité de la dette dépend aussi de la croissance économique potentielle. Comme après toute récession, celle ci s’est affaiblie en France comme ailleurs, bien que le plan de relance permettra d’en atténuer l’ampleur.

Pour en savoir plus : Finances publiques_mars 2021