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L’économie américaine à l’heure de la relance

Au 6 avril 2021 les Etats Unis comptaient près de 31 millions de personnes contaminées par le Covid-19 en cumulé depuis l’apparition de la pandémie, très loin devant l’Inde et le Brésil. 556 000 décès y ont été enregistrés, soit environ 169 pour 100 000 habitants (148 en France).

Les nouveaux cas, qui avaient atteint un sommet à la mi-janvier 2021 ont nettement décru depuis lors (avant de rebondir quelque peu en fin de période). Le nombre de personnes ayant reçu une première dose de vaccin représente 32 de la population du pays, contre 46 au Royaume Uni mais moins de 14 dans les grands pays de la zone euro. L’ensemble de la population adulte pourrait en avoir bénéficié d’ici fin mai.

Les confinements moins stricts appliqués outre-Atlantique en regard de ceux globalement décidés en Europe depuis le début de la crise ont limité la perte de richesse nationale le volume du PIB américain a reculé de 3,5% en 2020 soit deux fois moins qu’en zone euro.

Cet écart tient également à l’expansionnisme de la politique budgétaire, le Congrès américain ayant voté trois plans de relance de grande ampleur en moins d’un an, soit environ 5 250 milliards de dollars de dépenses prévues. Le dernier, adopté le 10 mars 2021 et dont le coût est estimé à 1 850 milliards de dollars (environ les deux tiers seraient dépensés cette année), comporte notamment une aide de 1 400 dollars pour chaque citoyen dont les revenus annuels sont inférieurs à 75 000 dollars. La clause de relèvement du salaire minimum au niveau fédéral (à 15 dollars de l’heure) n’a finalement pas été incluse dans le plan de sauvetage, mais la mesure reviendra sans doute à l’ordre du jour ces prochains mois.

Les filets de protection sociale aux Etats Unis sont, il est vrai, en temps normal moins favorables qu’en Europe : quasi absence de système de congé maladie payé légal, pas de dispositif fédéral de chômage partiel, durée d’indemnisation du chômage moins longue 26 semaines maximum dans la majorité des Etats).

Un autre stimulus, d’un montant annoncé à 2 000 milliards de dollars sur huit ans, est déjà en prépara-tion Dédié aux infrastructures, il serait en partie financé par une hausse de la fiscalité sur les entreprises.

L’application d’une politique monétaire non conventionnelle se prolonge la Banque centrale continuera d’acheter des titres de trésor pour l’équivalent de 120 milliards de dollars par mois.

Les marchés boursiers ont vivement rebondi dès avril 2020 (ils ont même touché des records absolus mi février 2021 pour le Nasdaq puis début avril pour le Dow Jones), les prix de l’immobilier ont continué de grimper et l’épargne financière s’est accumulée (puisque la consommation a été contrainte). En conséquence, le patrimoine net de dettes des Américains a augmenté de 10 sur un an fin 2020 après déjà 12 fin 2019.

Des économistes de renom craignent le retour de l’inflation, sujet qui, comme ailleurs, n’en n’était plus un depuis de longues années. Pourtant, si le marché du travail s’est redressé, le stock de salariés au mois de mars 2021 demeurait encore en retrait de 8 4 millions par rapport à son niveau d’avant crise.

Le recul des investissements des entreprises en 2020 a été limité à 4 après trois exercices bien orientés (comme en 2018 où ils avaient progressé de 7. Les dépenses en recherche développement se sont même maintenues sur une pente ascendante l’an passé.

Comme ailleurs, et notamment en France, les faillites d’entreprises ont sensiblement diminué depuis le début de la pandémie outre Atlantique : en février 2021 elles sont même tombées sur un plus bas depuis quinze ans, selon les données diffusées par l’ American Bankruptcy Institute.

Les enquêtes de conjoncture témoignent du dynamisme de l’activité, en particulier dans le secteur industriel où le climat des affaires vient de dépasser son pic de 2004.

Les Etats Unis constituent le second débouché de la France pour les exportations de produits industriels (devant l’Espagne et l’Italie). C’est aussi, le pays dans lequel les encours d’investissements directs étrangers français sont les plus élevés (loin devant les Pays Bas et la Belgique). Les inflexions de la conjoncture américaine doivent donc être surveillées, ne serait ce que pour leur implication sur la parité euro/dollar. Les entreprises de la métallurgie sont en effet nettement plus sensibles à la variation du taux de change qu’à celle des cours pétroliers par exemple).

Pour en savoir plus : Avril 2021_UIMM_Point de conjoncture sur les Etats-Unis