Prise de position

Accueil > Le vrai poids économique de la French Fab : des motifs d’espoir

Le vrai poids économique de la French Fab : des motifs d’espoir

Selon une étude ACCENTURE pour l’Alliance Industrie du Futur et les deux syndicats professionnels (SYMOP et GIMELEC), l’industrie représenterait en réalité 25 % de la valeur ajoutée produite en France. Notre pays pourrait faire encore mieux, si les industriels prenaient de manière proactive le virage de l’industrie 4. 0.

Si on ajoute les services à caractère industriel, l’industrie française représenterait 25 % de la valeur ajoutée produite en France, et non pas 12 % comme on le présente souvent.

Même si ce chiffre reste inférieur à celui de nos voisins européens (Allemagne 36 %, Royaume Uni, Espagne et Italie 29 %), cela nous permet de mieux appréhender la place stratégique de l’industrie dans nos sociétés. La France se présentant comme un champion de ses services à caractère industriel, juste derrière le Royaume Uni et bien devant l’Allemagne.

Produire en France 

L’étude détaille plusieurs autres points intéressants avec les commentaires de Laurent LAPORTE, Président de Braincube. Par exemple, la part des achats extérieurs dans nos réalisations industrielles est importante. Plus d’un tiers de ce qui est produit en France est en fait acheté. Notre ratio « make or buy » n’est pas bon. Si on regarde le verre à moitié vide, on peut se dire qu’avec un peu de compétitivité, une partie de ces externalisations pourraient revenir chez nous. En fait, c’est probablement une réserve de production pour le futur, et certainement un reliquat des programmes de réduction des coûts des achats vers les pays à bas coûts. Une opportunité qui a vécu, et qui devrait nous réserver un rééquilibrage dans les prochaines années.

L’arrêt de la désindustrialisation de l’industrie manufacturière est une très bonne nouvelle qui montre que la somme des actions mises en œuvre a porté ses fruits (mesures structurelles, communication large sur l’Industrie du Futur, amortissement accéléré etc.). Autre élément d’optimisme : le problème de notre balance commerciale est chez nous. Nous importons trop par rapport à ce que nous fabriquons. Recréer de la valeur ajoutée permettrait de redresser significativement la balance commerciale française.

Un autre point intéressant concerne la profitabilité. La France est en retard et ce n’est pas dû au rendement de sa maîtrise d’oeuvre qui est a priori excellent. Mais deux facteurs sont pointés du doigt :  les impôts de production qui irriguent les budgets locaux et le début timide de la transformation numérique. Ces deux points représentent à eux seuls 4 % de profitabilité à aller chercher. Les industriels ne maîtrisent pas les décisions budgétaires qui pourraient aller en leur faveur donc c’est à vous de prendre proactivement le chemin de la transformation vers l’industrie 4.0.

Transformer et moderniser les usines

On note par exemple que pour les 310 adhérents de l’UIMM 35-56, plus des 3/4 ont sollicité nos services sur ces questions de l’industrie du futur depuis 2017. Et ce sont à ce jour plus de 100 adhérents qui se sont engagés dans un projet de réorganisation / performance industrielle, et/ou de modernisation de l’appareil productif avec des investissements conséquents. Dans ces projets de modernisation, il y a 100% de transformation numérique. Et la Breizh Fab vous accompagne pour ces projets avec les “défis industriels”. N’hésitez pas à continuer de nous solliciter pour vous accompagner dans ces projets : info@uimm35-56.com

C’est une démarche qui cumule beaucoup d’avantages : nous ne sommes pas en retard comme l’étude le montre, les technologies deviennent accessibles à tous, PME comme grands groupes, et les gains obtenus peuvent être importants et rapides à concrétiser.

Nous avons probablement une chance historique de réindustrialisation à saisir. Elle pourrait accélérer le redressement de la production effectivement réalisée en France, tout en rendant notre écosystème industriel de plus en plus attractif. Des initiatives régionales ont émergé cette année, comme le campus du numérique à Lyon, pour fédérer les offreurs de solutions et apporter de l’information pratique au marché; ou le projet de Pôle d’Excellence industriel à Rennes. Avec des financements européens souvent complétés par des subventions régionales, la France est peut-être en passe de s’organiser pour redresser son pilier économique principal.

Alors, laissons tomber les secteurs économiques historiques qui ne décrivent plus le monde actuel. Et reconnaissons que, malgré l’abandon navrant du soutien politique à l’industrie française dans les années 1990 et au début de ce siècle, le premier secteur économique français est bel et bien l’industrie. C’est une bonne nouvelle, surtout si on décide enfin de miser sur nos points forts.

Pour en savoir plus : Etude-Industrie-2025-réalisée-en-2019-AIF-GIMELEC-Symop