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INFLATION LES PRÉVISIONS À +0.3% EN 2020 (HORS TABAC)

En 2020, l’inflation ressortirait à + 0,5 % pour l’indice général, selon la prévision moyenne des vingt-deux économistes interrogés au mois d’août pour le Consensus Forecasts (dans son troisième projet de loi de finances, le gouvernement envisage + 0,4 %), contre +1.1% en 2019. En ôtant comme l’an passé 0,2 point à l’indice général, l’indice hors tabac augmenterait dans ce contexte de 0,3 % contre +0.9% en 2019.

Évolutions contraires pendant la crise

La crise sanitaire a conduit à un plongeon de la demande mondiale d’énergie lui-même lié à celui de l’activité économique. Les cours du Brent – la référence au niveau mondial – se sont immédiatement ajustés, tombant à environ 20 dollars par baril fin avril 2020 en regard de plus de 50 dollars début mars.

En France, les prix des produits pétroliers ont cédé environ 20 % sur un an en avril-mai selon l’Insee, ce qui n’était arrivé qu’à une seule reprise ces trois dernières décennies (crise financière de 2009). De leur côté, les prix des services de transport se sont également retournés, notamment dans le secteur aérien où la baisse est ressortie à près de 13 % par rapport au printemps 2019, contre + 4 % en février.

À l’inverse, les prix des biens alimentaires ont connu une progression plus marquée à partir de la mi-mars. Ce mouvement s’explique uniquement par le renchérissement des prix des produits frais (ils représentent 14 % du panier de consommation dédié à l’alimentation) consécutif aux difficultés d’approvisionnement et au renforcement de la demande : leur avance sur douze mois a culminé à 17 % en avril et mai derniers, sous l’impulsion des légumes et des fruits frais ainsi que du poisson.

Au total, l’inflation d’ensemble a décéléré au printemps (+ 0,3 % sur un an en avril).

Un rythme légèrement moindre que celui publié par l’Insee : par convention, l’indice des prix calculé pour une année N l’est à partir de la consommation observée en N-1, or, pendant le confinement, la structure de la demande a sensiblement varié au profit surtout de l’alimentation. Le poids de cette dernière dans le total des achats des Français aurait ainsi bondi de 12 points. Ainsi relève l’institut statistique, en déterminant l’inflation à partir du panier des biens et services consommés durant le confinement, l’évolution des prix entre février et mai aurait été de 0,6 % au lieu de 0,2 %.

Effet « soldes » en juillet

Au mois de juillet, le glissement annuel des prix de détail a accéléré à + 0,8 % dans l’Hexagone. Structurellement négatif, celui des produits manufacturés est en effet revenu transitoirement en territoire positif du fait du décalage des soldes d’été : les prix de l’habillement ont ainsi bondi de 10 %. En même temps, les tarifs des services ont grimpé de moins de 1 %, notamment en raison de la poursuite du recul de ceux observés dans les transports. Enfin, l’augmentation des prix du tabac est restée proche de 14 % compte tenu du nouveau relèvement de la fiscalité intervenu début mars, alors qu’une contraction de plus de 7 % a été relevée pour l’énergie.

Inflation contenue en moyenne annuelle

En 2020, l’inflation ressortirait à + 0,5 % pour l’indice général, selon la prévision moyenne des vingt-deux économistes interrogés. En ôtant comme l’an passé 0,2 point à l’indice général, l’indice hors tabac augmenterait dans ce contexte de 0,3 %.

Si la crise sanitaire peut conduire à une hausse des coûts de production (mise en place de normes sanitaires, réorganisation des chaînes de production), elle aurait plutôt des effets dés-inflationnistes à moyen-long terme, en ligne avec le repli de la demande anticipée et la montée du chômage.

En savoir plus : Inflation _ derniers chiffres et perspectives 2020