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Freinage graduel de l’activité en Chine

Les statistiques du PIB, régulièrement remises en cause par les observateurs, ne permettent guère d’évaluer précisément la situation économique en Chine.

D’autres indicateurs relevant notamment de la production apparaissent plus pertinents. L’activité progresse à un rythme ralenti dans plusieurs secteurs et se contracte dans l’automobile. Les exportations ont décliné ces derniers mois, en liaison avec la moindre demande en provenance des États-Unis qui ont durci leur politique commerciale courant 2018.

La consommation se montre moins vigoureuse chez le géant asiatique mais fait preuve de résistance grâce à plusieurs forces de rappel dont un desserrement de la politique budgétaire. Soucieuses d’une expansion pérenne, les autorités ont en effet mis en œuvre un plan de relance fiscal à l’automne dernier, destiné à fortifier la demande des ménages et des entreprises.

Le retournement de l’activité automobile est inédit en Chine. Jamais en effet depuis que les séries sont publiées par l’Organisation internationale des constructeurs (en 1998), la production n’avait reculé dans le secteur. Entre 2007 et 2017, celle-ci avait même plus que triplé, atteignant un total de 29 millions de véhicules (tout type), c’est-à-dire 10,7 millions de plus que dans tous les pays de l’Union européenne à 27 réunis. L’an passé, la production chinoise est retombée à 27,8 millions d’unités, mouvement qui a principalement concerné les automobiles particulières (- 1 million en un an). Celui-ci coïncide avec la diminution des immatriculations, elle-même liée au recul de la Bourse de Shanghai tout au long de 2018 et à la fermeture de plateformes de prêts entre particuliers par le gouvernement.

Au total, l’activité industrielle apparaît moins robuste mais ne rompt point. En février 2019, le glissement annuel de cette dernière est ressorti à 5,4 %, en regard d’un rythme peu éloigné de 7 % lors des premiers mois de 2018. Dans le même temps, les investissements en capital fixe comptabilisés dans le secteur privé marquent un peu le pas, affichant un glissement annuel de 7,5 % en yuans en janvier février 2019 contre 8,7 % en moyenne au second semestre de l’exercice passé, mouvement qui provient notamment d’une progression limitée à 1 % pour les dépenses dédiées aux équipements électriques.

L’excédent courant ne représentait plus que 0,4 % du PIB en 2018 contre 2,8 % en 2015 ; l’OCDE envisage que ce ratio se maintiendrait a ce niveau cette année, alors que l’institut Rexecode anticipe qu’il deviendra négatif pour la première fois. Ce rééquilibrage du solde courant va de pair avec l’évolution du modèle de croissance chinois sans remettre en cause la capacité de financement externe du pays, compte tenu du niveau élevé de ses réserves de change (3 200 milliards de dollars environ actuellement).

Si la progression de la dette contractée par les ménages poursuit son ascension celle des entreprises est stabilisée depuis quelques trimestres. Elle demeure à un niveau exceptionnellement élevé en regard de ce qui est observé dans les autres puissances industrielles : le montant de la dette contractée par les sociétés non financières représente actuellement de l’ordre de 175 % du PIB en Chine, contre 95 % avant la grande crise financière de 2009 ; a ce titre, le FMI souligne régulièrement les risques lies a ce déséquilibre, lesquels prendront du temps a se résorber. En contrepoint, à 38 %, la dette publique est modérée et le restera à horizon visible en dépit des mesures de soutien à l’économie appliquées ces derniers mois.

Pour en savoir plus : chine