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Formation des salariés : la double peine des PME

Depuis la réforme de la formation professionnelle du 5 septembre 2018, l’UIMM 35 – 56 a toujours considéré que c’était un des points noirs : la formation des salariés dans les PME. C’est enfin reconnu par le gouvernement qui compte s’y attaquer.

L’État a réorienté les fonds vers les publics prioritaires au détriment des salariés des petites entreprises. C’est l’un des angles morts de la loi du 5 septembre 2018 car les entreprises de plus de 50 salariés ne disposent désormais plus de fonds mutualisés pour le financement de ces actions. Ce qui signifie qu’elles ne bénéficient plus d’une enveloppe pour payer les frais pédagogiques et les salaires des travailleurs formés. Ce n’est pas une surprise mais aujourd’hui on constate une véritable baisse du nombre d’heures de formation des collaborateurs de ces entreprises. La situation ne peut pas durer.

Résultat, la formation professionnelle en entreprise dans ces structures est reléguée au second plan. Il y a une véritable distorsion entre la contribution des PME, qui avoisine 1,7 milliard d’euros à l’année, et les moins de 500 millions d’euros de financement dont elles peuvent réellement bénéficier.

Plus grave, on le voit sur le dispositif APLD, où pour les entreprises qui le mobilisent, le réflexe formation n’y est pas non plus alors que pour les salariés concernés, le financement FNE Formation existe, et surtout pour les PME.  Cela concerne à ce jour 500 000 salariés protégés par le chômage partiel de longue durée. L’APLD concerne aujourd’hui plus de 7 000 entreprises, selon les derniers chiffres du ministère du Travail, le coût du dispositif étant chiffré à 7,6 Mds€ dans le plan de relance. 44 accords de branche ont été conclus à ce jour, que les entreprises peuvent décliner. Les branches signataires sont notamment la métallurgie (à l’origine de ce dispositif, la première à avoir signé), la plasturgie, le Syntec.. Une vingtaine d’autres accords sont en discussion. Sur le volet formation, maillon faible du dispositif, Elisabeth Borne a réuni des entreprises pour les appeler à mettre davantage l’accent. La remise à niveau, voire la montée en compétences, sera l’un des enjeux pour garder les salariés au moment de la reprise.

Les principaux acteurs de la formation estiment que si rien n’est fait rapidement l’employabilité des salariés de ces entreprises pourrait devenir problématique. Dans le cadre de son agenda social, le cabinet d’Elisabeth Borne doit rencontrer en mars les partenaires sociaux pour évoquer la question de la formation professionnelle dans ces entreprises et éventuellement corriger le tir.

Et nous avons pour les entreprises en difficulté, à notre disposition, la convention entre l’Etat et l’OPCO 2I pour la formation des salariés avec une enveloppe de 150 M €.

CONTACTS

Mathieu PERAUD

Délégué Général

02 99 87 42 87