Actualités

Accueil > Des indicateurs conjoncturels encourageants

Des indicateurs conjoncturels encourageants

Les indicateurs les plus récents témoignent d’une conjoncture plus favorable que prévu en France, sous l’effet de l’assouplissement des restrictions sanitaires mais aussi d’une reprise vigoureuse dans certaines grandes zones (Asie, États-Unis).

La bonne surprise vient des investissements, qui, contrairement aux récessions précédentes, n’ont pas amplifié le cycle.

Raffermissement de la demande domestique en début d’année…

L’économie française a connu une légère contraction de son PIB au premier trimestre 2021 (- 0,1 %). Ce résultat tient uniquement à la contribution négative du commerce extérieur, tous les postes de la demande interne affichant une orientation positive.

Le premier d’entre eux est celui dédié aux investissements des entreprises non financières, lesquels ont connu une progression pour le troisième trimestre consécutif : ceux-ci ne sont plus inférieurs que de 1 % à leur niveau pré-pandémie, alors que l’écart pour la consommation ressort par exemple à 7 %. Certes, les investissements productifs avaient décroché de près de 10 % l’an passé mais en l’absence des mesures publiques de soutien et des besoins digitaux à assouvir soudainement (boom du télétravail, renforcement des dépenses en cybersécurité), la chute aurait pu s’établir à au moins un quart. De leur côté, après un bon second semestre 2020, les dépenses des ménages consacrées au résidentiel neuf (achats de logements + gros travaux) ont reflué au début 2021 alors que les seuls achats de logements anciens ont atteint un record historique à 1,1 million d’unités en cumulé sur 12 mois en mars.

suivi d’une amélioration sensible du climat des affaires

Au second trimestre 2021, le PIB devrait à nouveau peu varier, anticipait l’Insee dans sa note de conjoncture publiée début mai. Les restrictions sanitaires ont pourtant été durcies début avril mais leur effet sur l’activité économique a été moindre que lors du second confinement de novembre 2020, le commerce en ligne se montrant plus dynamique et les ventes physiques diminuant à un rythme moins marqué. De surcroît, toutes les enquêtes de conjoncture délivrent le même message d’une économie retrouvant de l’allant : la réouverture des commerces non essentiels le 19 mai contribue bien sûr largement à la hausse de 15 points en un mois de l’indice de confiance mesuré par l’Insee auprès des chefs d’entreprise des services, et, l’indice calculé pour l’industrie s’est de nouveau accru (+ 3 points). Les industriels signalent notamment une forte amélioration de leurs perspectives de production (cette dernière apparaît en moyenne plutôt stabilisée depuis l’automne 2020), ainsi qu’une embellie de leurs carnets de commandes, pour lesquels le solde d’opinions vient de repasser au-dessus de sa moyenne de long terme. Les difficultés d’approvisionnement et la vigueur de la demande mondiale à partir de l’été 2020 participent par ailleurs à la hausse des prix de vente, dont le solde avoisine à présent les pics enregistrés à l’été 2008 et au printemps 2011. Certains métaux comme le cuivre, l’étain, le minerai de fer ont en effet explosé, situation qui s’est accompagnée d’une progression significative des prix des semi-conducteurs liée à une pénurie sans précédent. Plusieurs filières ont été touchées, notamment l’automobile, déjà placée face à de nombreux défis (notamment environnementaux).

Une croissance proche de 6 %

Dans ce contexte, le gouvernement envisage que la croissance économique ressortira à 5 % en moyenne annuelle 2021, après – 8 % l’exercice passé. Elle pourrait être plus proche de 6 % selon le scénario divulgué il y a quelques jours par l’OCDE, de sorte que le retard pris par notre pays par rapport aux autres membres de la zone euro en 2020 serait peu ou prou comblé (lors du déclenchement de la crise sanitaire, le gouvernement français avait, il est vrai, mis en place des mesures parmi les plus contraignantes du monde développé).

Pour 2022, les jeux restent plus que jamais ouverts, l’expansion dépendant notamment de l’utilisation du surplus d’épargne accumulé par les ménages (environ 160 milliards d’euros en 2020-2021 selon une estimation de l’OFCE). Le consensus des économistes interrogé en mai dernier anticipe en moyenne une expansion du PIB proche de 4 % ; dans ce scénario, le niveau d’activité de 2019 serait donc dépassé mais la perte équivalente à 2 années de revenus subie suite à la pandémie constituera un défi de taille pour le rétablissement de la croissance potentielle (comme lors de toute crise, celle du Covid a entraîné une érosion d’une partie du stock de capital productif) et des finances publiques (les administrations supporteraient environ 80 % de la contraction des revenus subie par l’économie tricolore en 2020-2021).

Chiffres clefs :

  • + 0,1 % : variation de la consommation des ménages au T1 2021 en France
  • + 1 % : variation des investissements des entreprises non financières au T1 2021
  • – 0,3 % : variation de la production industrielle au T1 2021
  • 73,2 milliards d’€ : déficit des échanges extérieurs de biens manufacturés en mars 2021 (cumulé sur 12 mois)
  • + 0,3 % : variation de l’emploi privé au T1 2021
  • + 5,5 % : variation du PIB en 2021 (prévision du Consensus des économistes)
  • + 4,2 % : variation du PIB en 2021 en zone euro