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COVID-19 : Etude choc UIMM – PwC jusqu’à 463 000 emplois menacés dans l’industrie manufacturière
À la demande de l’UIMM, le cabinet PwC publie et médiatise, vendredi 26 juin, une étude sur l’impact de la crise sanitaire et économique sur l’industrie manufacturière. Les résultats de cette étude témoignent que la crise actuelle ne sera pas passagère et pourrait se traduire par une nouvelle vague de désindustrialisation qui pourrait de nouveau faire baisser le poids de l’industrie et entraîner une nouvelle vague de réduction d’emploi.
Les premières estimations de l’impact de la crise du COVID-19 sur l’économie se succèdent désormais quotidiennement. L’industrie manufacturière, dans son ensemble, et la métallurgie vivront un choc inédit dans l’histoire industrielle qui pourrait, si rien n’est fait, mettre durablement en péril la place de la France dans le monde et marquerait une 2nde étape dans la désindustrialisation des territoires.
Depuis 1968, la valeur ajoutée de l’industrie dans l’économie connaîtra, au 2ème trimestre 2020, son niveau le plus bas (voir dans les résultats de l’étude jointe : diapo n°8 : Au S1 2020, la VA de l’industrie manufacturière a chuté de 7% (T1) puis 28,5% (prévision T2), un niveau inégalé depuis l’après-guerre).
La part de la VA industrielle dans le PIB chute en moyenne de -0,7 point en 2020 vs. 19, un retour aux « années noires » de la désindustrialisation (diapo n°9). En UE, la France a connu une des plus fortes baisses de la production industrielle, une contre-performance face à l’Allemagne et Royaume-Uni (diapo n°10).
3 scénarios d’évolution de la valeur ajoutée (2020-22) ont été définis sur le périmètre de l’industrie manufacturière : diapo n°11
- Scénario modéré : « Trou d’air » du Covid-19 rapidement compensé par une croissance forte ; retour à la normale en 2 ans
- Scénario central : Relance sensiblement ralentie et retard à demi comblé dans deux ans
- Scénario pessimiste : Relance ralentie, retard non rattrapé à moyen terme
D’ici fin 2022, la baisse de la valeur ajoutée de l’industrie est estimée en moyenne à -75 Mds € par rapport à un scénario sans Covid-19 (diapo n°12).
Si rien n’est fait : diapos 13 à 21
- L’équilibre de ces dernières années d’une industrie pesant peu ou prou 10% de l’économie nationale, représentant 2M d’emplois, et alimentant positivement la balance commerciale française, appartiendra au passé.
- Le choc brutal de productivité pourrait se traduire par une perte de richesse produite en France (75 milliards d’euros) et une menace sur l’emploi de 311 000 salariés (diapo n°12).
A horizon 2022, la crise du Covid-19 impacterait 15% des emplois directs de l’industrie manufacturière en moyenne : selon les scénarios; cela va de 9 à 25% des emplois directs (non créés et menacés) soit de – 187 000 à – 463 000 emplois !!!
Les défaillances d’entreprises augmenteraient de 28% dans l’industrie;manufacturière entre 2019 et 2021 en raison de la crise sanitaire, soit l’équivalent de près de + 1 000 entreprises en défaillance en 2 ans par rapport à la normale.
Dans le scénario pessimiste, la part des entreprises industrielles à EBE négatif devrait doubler en 2021, avec des enjeux de recapitalisation : La part des entreprises ayant un EBE négatif dans l’industrie est en moyenne de 16% en historique. En 2020 et 2021, la part des entreprises ayant un EBE négatif devrait significativement augmenter pour atteindre 30% dans le scénario pessimiste en 2021. Ce décrochage résulte de la forte baisse de la valeur ajoutée dans l’industrie.
Nous appelons, aux côtés de l’UIMM et de France Industrie, à ce que l’Etat :
- Assoie une souveraineté industrielle autour des 4 ou 5 grands secteurs. Ceci passe, notamment, par l’amélioration de notre compétitivité (allègement du coût du travail et réduction des impôts de production)
- Lance un programme massif de soutien à l’investissement en orientant l’épargne des français pour financer l’industrie
- Accompagne la transition énergétique et numérique dans ce qu’elle a de créatrice de valeurs.
L’UIMM 35-56, avec l’UIMM Bretagne, le Comité Régional Industrie, s’attache à définir un plan de soutien à la relance, complémentaire à ceux des filières, en privilégiant les mesures de moyen et long termes orientées vers les PMI/ETI territoriales qui constituent le cœur de notre organisation professionnelle.
Nous avons besoin d’une politique industrielle ambitieuse et structurante pour une “Industrie Forte pour une France souveraine”, et nous portons une part de la solution et avons la responsabilité de prendre notre destin en main avec les thématiques suivantes :
« PRODUIRE EN FRANCE, C’EST BON POUR LE CLIMAT » – Industry for Green
- Jouer collectif c’est bon pour l’emploi
- Viser l’excellence opérationnelle, c’est bon pour l’industrie
En savoir plus sur l’étude PwC du 26 juin 2020 : 20200623_Impacts_Covid19_UIMM_ExecSum_vf