Actualités des entreprises

Accueil > Conjoncture industrie des métaux

Conjoncture industrie des métaux

La crise sanitaire a conduit à une chute du PIB mondial estimée par le FMI à 3,3 % en moyenne annuelle 2020. Ce chiffre résulte de la baisse enregistrée dans la très grande majorité des pays, à l’exception notable de la Chine.

Si cette dernière a connu un retournement conjoncturel significatif au début 2020 et qu’elle n’a pas déployé un plan de soutien à la hauteur de celui mis en oeuvre après la crise financière de 2009, elle est parvenue à afficher une hausse de 2 % de sa richesse nationale grâce à un vif redémarrage de l’activité dès le mois de mars. Pendant ce temps, le PIB a cédé environ 7 % en zone euro, 5 % au Japon et 3,5 % aux Etats-Unis.

Les résultats enregistrés au premier trimestre 2021 témoignent d’un rebond marqué Outre-Atlantique (+ 1,6 %), en ligne avec la large diffusion de la vaccination et les stimuli budgétaires appliqués par l’administration Biden. En Europe, le PIB a au contraire reflué de 0,6 % compte tenu du durcissement des restrictions sanitaires comme en Allemagne, alors que la France a affiché une légère progression à contresens de ses voisins (+ 0,4 %), le second confinement ayant eu lieu en amont de ces derniers (au mois de novembre 2020). Les dépenses d’investissement productif surprennent positivement, de sorte qu’ils ne sont inférieurs que de 2,4 % à leur niveau pré-pandémie, en regard d’un écart de 6,4 % pour la consommation des ménages, affectée par une demande empêchée pour de nombreux postes (transport, tourisme, spectacles, restauration, etc.).

Dans l’industrie hexagonale, les évolutions de l’activité ont été on ne peut plus dispersées l’an passé : la valeur ajoutée dégagée par les entreprises relevant des matériels de transport a plongé de 24 % sur un an en euros courants selon les comptables nationaux, alors que la baisse a été limitée à 6 % dans les biens d’équipement et à 3 % dans l’énergie. Au total, elle a diminué de 10 %, choc qui s’est accompagné d’un vif creusement du déficit commercial en lien avec une baisse de moitié de l’excédent des échanges de produits de la construction aéronautique et spatiale (16,2 milliards d’euros l’an passé contre 31 milliards en 2019). Les mesures de soutien gouvernementales ont préservé le tissu productif, mais, les entreprises déjà fragiles avant la crise sanitaire auront du mal à se relever. Par ailleurs, les délais de livraison s’allongent, de sorte que dans la plupart des sous-secteurs la part des entreprises signalant des problèmes d’approvisionnement dépasse non seulement le point haut d’avril 2020, mais, aussi, et assez nettement, le niveau moyen des dernières années, notait récemment l’Insee. Reflétant la vigueur du commerce international, les cours de nombreuses matières progressent sensiblement (cuivre, minerai de fer, pâte à papier, produits agricoles, ferraille, palladium, etc.).

Entre la fin du quatrième trimestre 2019 et la fin du quatrième trimestre 2020, 84 000 pertes nettes de postes ont été observées dans l’industrie en France (- 2,4 %). Ce repli s’est opéré pour une très large part les quinze derniers jours du mois de mars 2020, puisqu’il a été faible au second trimestre (- 2 400) et que les effectifs se sont redressés la deuxième partie de l’exercice. La branche de la métallurgie a concentré près de 70 % des pertes annuelles, principalement en raison de la correction intervenue dans les secteurs amont et dans les matériels de transport. Ces mouvements auraient pu être beaucoup plus brutaux en l’absence du fort recours à l’activité partielle : 43 % des salariés de l’industrie ont été effectivement placés en activité partielle en avril 2020, ratio retombé aux alentours de 9 % ces tout derniers mois.

Selon les données fournies par l’Unédic, le nombre de salariés ayant fait l’objet d’une demande d’indemnisation d’activité partielle dans la métallurgie a atteint un maximum de 732 000 au mois d’avril 2020. Il a globalement décliné jusqu’en octobre, avant de rester à peu près stable les deux mois suivants à proximité de 160 000, puis, serait revenu à 104 000 en janvier 2021 (ce chiffre sera revu en hausse, une partie des demandes d’indemnisation des entreprises ayant pu être opérée les mois suivants). Exprimé en équivalents-temps plein, le nombre de salariés concernés par le dispositif s’inscrivait en moyenne à environ 43 000 par mois entre juillet 2020 et janvier 2021, contre 170 000 lorsque le chiffre est observé indépendamment du nombre d’heures chômées.

Pour en savoir plus : Mai 2021 – Note UIMM – Conjoncture