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Conjoncture des métaux en octobre 2020

Un rebond mécanique de l’activité s’est manifesté un peu partout dans le monde durant l’été. Il semble marquer le pas en même temps que l’épidémie s’accélère. En France, les recrutements dans l’industrie ont quasiment retrouvé leur niveau de février.

Activité :

La fin du confinement s’est traduite par un vif rebond des indicateurs conjoncturels, notamment sur le continent. Le volume du PIB pourrait en effet se raffermir de près de 9 % au troisième trimestre dans la zone euro, après un plongeon de 12 % au second. À ce stade, les comparaisons entre pays apparaissent peu pertinentes, puisque la durée du confinement a été propre à chacun d’eux et les instituts statistiques nationaux ont pu comptabiliser différemment le profil de la production non-marchande (dans le cas de la France, la baisse retenue par l’Insee explique en partie que la chute du PIB au printemps 2020 a été plus prononcée qu’ailleurs).

Les industriels tricolores interrogés fin août-début septembre 2020 par la Banque de France jugeaient leur niveau d’activité en retrait de 10 % par rapport à d’habitude. Cependant, des disparités sectorielles fortes existent ; dans notre branche, si les chefs d’entreprise de l’automobile signalent une amélioration, ceux de l’aéronautique n’ont pas modifiés le tableau qu’ils avaient dressé fin juillet.

À l’échelle de l’industrie, 22 % des employeurs préfèrent ne pas se prononcer
sur une date de retour à la normale, contre 12 % dans le bâtiment et 30 % dans les services. Pour le moment, la contraction des dépenses d’investissement semble mesurée au regard de la crise. Selon la dernière enquête livrée par l’Insee, celles-ci céderaient 11 % en euros courants, soit un peu moins que la diminution de 14 % constatée en 2009. Dans le même temps, le déficit extérieur de biens manufacturés s’accentue, notamment en raison d’un boom des importations de produits liés à la lutte contre le Covid-19:

  • 8,4 milliards d’euros en juin
  • 7,4 milliards en juillet,
  • à comparer à environ 4,5 milliards jusqu’au mois de mars.

Emploi :

Les effectifs hors intérim de l’industrie avaient augmenté de plus de 30 000 entre le printemps 2017 et la fin 2019 en France. Au premier semestre 2020, ils se sont contractés de près de 40 000, notamment en raison de la baisse constatée dans les produits métalliques (- 7 500) et les biens d’équipement (- 6 000).

Pour le moment, la correction est estimée à environ 3 000 dans l’automobile et à seulement 500 dans l’aéronautique, secteurs qui ont connu comme les autres un retournement sans précédent de l’intérim (- 60 % entre février et avril). C’est en effet, dans les matériels de transport que la part des effectifs placés en activité partielle par rapport à leurs effectifs totaux est la plus élevée : 21 % en août selon la Dares contre 7 % dans l’industrie en moyenne (3 % dans l’agroalimentaire notamment).

Si les suppressions nettes de postes vont s’accélérer dans certains métiers, les données portant sur les embauches en contrat d’une durée supérieure à un mois témoignent d’un net rebond: en août dernier, elles n’étaient plus très loin de leur niveau d’avant le déclenchement de la crise sanitaire, tendance valant également pour les autres grandes branches de l’économie.

Pour en savoir plus : Conjoncture des métaux_octobre 2020