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Apprentissage industriel : “J’y crois ! Je m’engage !”

La Bretagne vit une période inédite de son histoire par l’ampleur de la crise sanitaire mondiale et de ses répercussions. Le ralentissement extrêmement marqué de son économie, avec une contraction accusée de ses activités pendant plus de deux mois, laisse présager des conséquences sociales et économiques sans précédent.

Et dans cette période de reprise de nos activités industrielles en Bretagne (selon notre enquête auprès des industriels bretons : à la mi-juin, 78% du niveau d’activité normale et un manque de visibilité pour la rentrée de septembre), nous voulons attirer votre attention sur l’impact très défavorable de cette situation sur la formation professionnelle, et plus particulièrement sur l’entrée en formation des jeunes alternants. Car avant tout, une entreprise qui recrute un apprenti croit en l’avenir.

En effet, l’apprentissage sera un levier essentiel pour accompagner les entreprises et les personnes dans le cadre de la sortie de crise et la relance dans les trois ans à venir. Or, la rentrée de septembre 2020 dans les CFA industriels bretons, et plus particulièrement le CFAI Bretagne (plus de 2 200 apprentis du CAP au diplôme d’ingénieur avec nos 9 écoles d’ingénieurs partenaires dans ITII Bretagne), s’annonce très difficile avec une chute des contrats d’apprentissage si rien n’est fait : entre – 30 à – 50% de nouveaux apprentis, du jamais vu depuis 1968 !

Dans ce contexte d’incertitude et de non visibilité, il semble naturel de maîtriser ses charges au maximum, de limiter ses investissements, de s’assurer d’une trésorerie qui permette à l’entreprise de sortir de cette crise inédite. C’est un réflexe de dirigeant qui peut l’amener à ne plus recruter d’apprentis en 2020.

Cependant, finalement, de quoi aura besoin l’entreprise pour sortir de la crise et participer au rebond : comme dans la période 2009 – 2015, d’outils de production compétitifs et de compétences. Recruter un apprenti, c’est un investissement dans le capital humain. Dans une logique de pré-recrutement, l’apprentissage se présente comme l’occasion de former un futur salarié aux réflexes, aux bonnes habitudes et à la culture d’entreprise. Si le contrat d’apprentissage se transforme en CDI, la nouvelle recrue ne perd pas de temps : il est compétent dès les premiers jours. Un pari gagnant, parfaitement résumé par un industriel lors de notre enquête, dirigeant une PME de 35 salariés en usinage : “l’apprenti est proactif, il cherche à se rendre indispensable et est force de proposition. Il sait qu’il a une carte à jouer pour convaincre et obtenir une proposition d’embauche.”

Malgré la crise, il faut se projeter à moyen et long terme pour ne pas répéter les erreurs du passé : dans un cycle récessif, nous cessons de former des jeunes en alternance, et dans un cycle de croissance (encore hier, de 2016 à 2019) qui suit, nous ne cessons de nous plaindre à qui veut nous entendre de manquer de compétences adaptées à nos besoins alors que nous avons omis de les former.

C’est donc d’abord pour la prospérité et la compétitivité économique de nos entreprises, dans 1, 2 ou 3 ans que nous devons recruter 1, 2, 3 voire davantage d’apprentis industriels en cette rentrée 2020.

De plus, en tant que chef d’entreprise, nous sommes aussi des acteurs économiques et sociaux qui ont des responsabilités dans un pays touché fortement par cette crise sanitaire. Or, nous savons que pour les 700 000 jeunes français qui vont arriver sur le marché du travail à la rentrée de septembre 2020, si rien ne se passe, près de la moitié d’entre eux pourraient se retrouver sans solution, soit entre 300 et 400 000 jeunes. C’est aussi de notre responsabilité individuelle et collective vis à vis de cette jeunesse, qui seront les forces vives de nos entreprises dans les 5 à 10 ans, de ne pas sacrifier cette “génération COVID-19”. Comment ? En recrutant notamment des apprentis, en accueillant des stagiaires en formation initiale mais aussi des demandeurs d’emploi.

C’est donc aussi par solidarité avec la jeunesse de notre pays que nous devons recruter 1, 2, 3 voire davantage d’apprentis industriels en cette rentrée 2020.

  • Sous l’impulsion des partenaires sociaux et de nos fédérations professionnelles, le Gouvernement a bien pris la mesure de la situation pour éviter une “année blanche” pour l’apprentissage. En 2019, la France comptait 491 000 apprentis, soit une hausse de + 16% par rapport à 2018. Pour encourager et inciter les entreprises à continuer à recruter des salariés en contrat d’apprentissage malgré le contexte économique difficile, le gouvernement prend des mesures de relance de l’apprentissage.
  • Création d’une aide exceptionnelle au recrutement des apprentis, jusqu’au niveau de la licence professionnelle et pour toutes les entreprises :
    – 5 000 euros pour un apprenti de moins de 18 ans ;
    – 8 000 euros pour un apprenti majeur ;
    par contrat préparant à un diplôme jusqu’à la licence professionnelle (bac + 3 – niveau 6 du RNCP).
  • Pour les contrats signés à compter du 1er juillet 2020 et jusqu’au 28 février 2021, cette aide sera versée :
    – aux entreprises de moins de 250 salariés sans condition ;
    – et aux entreprises de plus 250 salariés à la condition qu’elles s’engagent à atteindre le seuil de contrats d’apprentissage ou de contrats de professionnalisation dans leur effectif en 2021, selon des modalités définies par décret que nous attendons toujours.

Avec cette mesure, pour les entreprises, le coût du recrutement d’un salarié en contrat d’apprentissage représente un faible reste à charge – voire quasi-nul – pour la 1ère année de contrat.

Plus d’info : https://travail-emploi.gouv.fr/actualites/l-actualite-du-ministere/article/plan-de-relance-de-l-apprentissage-ce-qu-il-faut-retenir

Même s’il nous semble trop contraignant de de demander dans ce contexte aux entreprises de plus de 250 salariés d’atteindre le quota de 5% d’alternants / au nombre de salariés de l’entreprise, alors que la moyenne dans l’industrie est de 2.8%, c’est dans le cadre de cette mobilisation générale de toutes les forces vives de notre pays.. que nous devons recruter 1,2,3 voire davantage d’apprentis industriels en cette rentrée 2020.

Vous y croyez ? Engagez vous pour notre jeunesse, pour nos entreprises et pour l’économie de notre pays qui rebondira avec une industrie forte qui rebondira si elle a les compétences nécessaires pour cela.

De nombreux job dating près de vos entreprises sont organisés en septembre 2020 dans les sites du CFAI Bretagne, co-organisés avec l’UIMM 35-56.

Vous recherchez un apprenti, un contrat de professionnalisation : rejoignez nous !

3 dates en septembre, de 14h00 à 18h00, sont prévus dans les sites du Pôle Formation UIMM Bretagne :

  •  le 24 septembre à Vitré et Lorient
  •  le 30 septembre à Rennes-Bruz