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Accueil > Un marché du travail à l’arrêt aux États-Unis

Un marché du travail à l’arrêt aux États-Unis

Le président américain n’a pas attendu la fin de la trêve estivale pour intervenir sur le champ économique. Fin juillet, il a conclu un accord commercial avec Madame von der Leyen, prévoyant l’instauration de droits de douane de 15 % sur les produits européens, sans réciprocité équivalente. Donald Trump a par ailleurs maintenu la pression sur le président de la Réserve fédérale pour un abaissement des taux directeurs, jugés trop élevés. Pour l’heure, l’économie américaine fait preuve de résilience, mais le marché du travail et la consommation montrent clairement des signes de fébrilité. 

Un accord commercial en trompe-l’œil

À moins d’être invalidé prochainement par la Cour suprême, l’accord commercial entre les États-Unis et l’Europe implique la mise en œuvre de droits de douane à hauteur de 15 % depuis le 7 août dernier, ce pour la très large majorité des produits européens. Il prévoit dans le même temps que l’Europe s’engage à investir pour un montant de 600 milliards de $ en plus sur le territoire américain ces trois prochaines années et à importer pour 750 milliards d’énergies fossiles. Si ce dernier engagement semble intenable (il suppose que l’UE importera plus de la moitié de ses hydrocarbures depuis les États-Unis contre moins de 20 % en 2024), l’accord apparaît comme un revers pour l’Europe, qui, certes échappe à des droits de douane un temps évoqués à 30 %, mais vient fragiliser la compétitivité de l’industrie européenne. En effet, les États-Unis représentent le deuxième marché de la France à l’exportation pour les biens industriels comme pour les biens métallurgiques, de sorte que la nouvelle politique tarifaire aura des conséquences sur certains secteurs comme les vins et spiritueux, la chimie, la pharmacie, la mécanique (l’aéronautique est exemptée). Au total, environ 2 000 entreprises françaises sont exposées au marché américain à hauteur de plus de 10 % de leur chiffre d’affaires. De plus, celui-ci constitue l’unique débouché de plus d’un cinquième des microentreprises tournées vers l’étranger ; les unités exportant outre-Atlantique réalisent toutefois des marges nettement plus élevées que la moyenne, et, à ce stade, c’est-à-dire au deuxième trimestre 2025, les données douanières ne montrent pas de baisse significative des expéditions de notre pays vers les États-Unis, sauf pour les produits fortement taxés tels que l’acier, l’aluminium, les automobiles et pièces détachées.

Remise en cause de la politique monétaire et… des statistiques 

Le relèvement des taxes douanières devrait conduire à une inflation plus marquée, sauf à considérer que les exportateurs et/ou les entreprises américaines absorbent l’intégralité de celui-ci dans leurs marges d’exploitation. Pourtant, malgré l’instauration de premiers droits de douane au début du printemps, le glissement annuel des prix à la consommation n’accélère pas vraiment : + 2,9 % en août 2025 (très légèrement au-dessus du chiffre calculé lors du second semestre 2024), et + 3,1 % pour celui mesurant les prix hors énergie et alimentation (comme au début 2025). Deux observations peuvent toutefois être faites : les seuls biens importés et touchés par les droits de douane ont, eux, vu leurs prix se raffermir. Autrement, la qualité de la mesure de l’inflation s’est dégradée en raison des moindres ressources affectées au Département chargé du relevé des prix, désormais complètement interrompu dans plusieurs villes.

Malgré les risques inflationnistes, Donald Trump a intensifié durant l’été ses critiques vis-à-vis du président de la Banque centrale américaine Jerome Powell, le sommant de réduire au plus vite le taux des fonds fédéraux (taux appliqué par les banques pour se prêter de l’argent au jour le jour), compris aujourd’hui dans une fourchette allant de 4,25 à 4,5 %. Une première baisse pourrait intervenir lors du prochain comité de politique monétaire ce 17 septembre, décision qui reposera uniquement sur les évolutions récentes de la conjoncture, notamment de l’emploi, lequel a progressé marginalement en août.

L’indépendance de la banque centrale est ainsi remise en cause, au même titre que celle du Bureau of Labor Statistics (hébergé par le ministère du travail), dont la responsable a été limogée début août après la publication de chiffres sérieusement révisés en baisse : de 288 000 décomptées initialement en cumulé en mai et juin, les créations nettes de postes ont été ramenées à 33 000 dans un second temps selon l’enquête mensuelle menée auprès d’un échantillon d’employeurs (si elle est d’ampleur inhabituelle, cette révision tient au recalcul de facteurs saisonniers et à la réception ultérieure par l’institut statistiques de rapports sur l’emploi transmis par les entreprises et les administrations publiques). De surcroît, les créations nettes telles que calculées dans le recensement trimestriel de l’emploi et des salaires- lui-même effectué grâce aux registres fiscaux de l’assurance chômage-viennent tout juste d’être revues de plus de 900 000 sur la période d’avril 2024 à mars 2025 : elles sont finalement ressorties à 76 000 par mois et non à 147 000 (la faute à une mauvaise évaluation de l’évolution des effectifs suite aux ouvertures et aux fermetures de sites). On ne peut toutefois pas exclure complètement, qu’au-delà du mouvement conjoncturel, la lutte contre l’immigration clandestine ait aussi un impact négatif sur les récentes statistiques d’emploi, certains travailleurs étrangers se montrant réticents à s’engager sur le marché du travail de crainte d’être identifiés par l’administration.

 Contrecoup positif des importations au printemps

Le repli de 0,5 % l’an du PIB américain au premier trimestre 2025- en lien avec le boom des importations en anticipation du durcissement de la politique commerciale- a laissé place à un rebond. Plus marquée qu’attendu, la croissance a atteint 3,3 % l’an au printemps, alors même que le mouvement des stocks l’a particulièrement pénalisée. Le volume des importations s’est en effet sensiblement corrigé à la baisse, et, les investissements des entreprises sont restés dynamiques, stimulés par une accélération des dépenses en produits de propriété intellectuelle (+ 13 % l’an). De leur côté, les dépenses de l’État fédéral affichent un deuxième trimestre consécutif de recul, n’empêchant pas que le déficit de l’ensemble des administrations publiques demeure massif : en moyenne annuelle 2025, il représenterait 7,5 % du PIB selon la dernière prévision de l’OCDE, soit une marque similaire aux deux exercices précédents. Les recettes additionnelles de droits de douane se sont élevées à 270 milliards de $ en rythme annuel en août, soit 0,9 point de PIB. Ces revenus substantiels sont bienvenus mais insuffisants pour rééquilibrer les comptes publics américains.

Les résultats des dernières enquêtes de conjoncture apparaissent mitigés : l’indice ISM calculé dans les services- combinant les réponses d’un panel de directeurs d’achat sur la base de sous-indices relatifs à l’activité, les commandes, les stocks, …- a grimpé de près de 2 points en août, s’inscrivant à 52 (le seuil délimitant l’expansion et la récession est de 50) ; l’indice ISM de l’industrie se maintient, lui en territoire de contraction depuis six mois, montrant que l’objectif présidentiel de réindustrialiser les États-Unis sera difficile à atteindre.

Chiffres clés :

  • 17 % : taux effectif moyen des droits de douane sur les produits importés aux États-Unis en 2025 (estimation Yale Budget Lab)
  • 78,3 milliards de $ : déficit des échanges extérieurs de biens et services en juillet 2025
  • + 0,2 % : variation en glissement annuel des prix de l’énergie en août 2025
  • + 3,6 % : variation en glissement annuel des prix des services en août 2025
  • +22 000 : variation de l’emploi non agricole en août 2025
  • 4,3 % : taux de chômage en août 2025
  • +5,7 % l’an : variation des investissements des entreprises au T2 2025
  • -3,3 points : contribution des stocks à la croissance au T2 2025
  • +4,3 % : variation en glissement annuel des profits des entreprises au T2 2025

CONTACTS

Mathieu PERAUD

Délégué Général

02 99 87 42 87

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